La reproduction des epeires.  
Nannie m'avait montré hier dans son jardin des amas de minuscules araignées. J'ai trouvé la même chose chez moi, accrochée à une chaise de jardin. C'était une petite boule bien serrée, grosse comme un pois chiche. Tout à coup la boule a explosé en un feu d'artifice de minuscules bestioles. C'était comique de voir ces petits acrobates se déplacer le long de fils invisibles. La toile, faite sans doute par la mère, n'est pas plane, mais en 3D.

la nichée

Ce sont les bébés d'une epeire comme celle ci.

Les insectes eux ne grandissent pas, ils apparaissent sous leur forme adulte, en sortant de leur cocon. Les araignées elles sont toutes petites à la naissance. Leur mère n'est plus là, elle est morte. Alors comment se nourrissent-elles ? Combien de cette portée arriveront-elles à survivre?


une maman et son garde-manger
Je me sentais un peu comme Georges Duhamel parlant avec une epeire dans ses magnifiques "Fables de mon jardin". Il lui reprochait de manger cruellement un insecte, et comme la cloche l'appelait pour le repas, elle lui répondait "Dépéchez vous, votre gigot va être froid !" Cette petite expérience me pose plus de questions qu'elle n'en résoud, je vais continuer à étudier l'affaire.
Wikipedia parle de reproduction à la fin de l'été, elles ne doivent pas être au courant, ou bien l'été se termine avant d'avoir commencé !
Mon étude s'est arrêtée là
Wikipédia : Du fait de sa taille réduite, le mâle doit faire extrêmement attention lorsqu'il souhaite approcher la femelle car elle risque de l'attaquer et de le dévorer comme n'importe quelle autre proie. La femelle est réceptive trois ou quatre jours dans sa vie. Jusqu'à 60 mâles différents peuvent défiler, jour après jour sur une même toile. Elle se reproduit en fin d'été.
Une fois , la femelle dépose ses œufs dans un cocon protecteur avant de se laisser tomber pour mourir d'épuisement. À l'éclosion de l'œuf, la jeune épeire a déjà toutes les caractéristiques d'un adulte, en dehors de la taille et des organes génitaux.
Mon étude sur le terrain s'est arrêtée mais j'ai trouvé la réponse à mes questions et elle encore plus belle que ce que j'aurais pu imaginer :
  Le premier reflexe des bébés epeires sera de monter sur une tige ou sur une autre perche et de sécréter un long fil de soie qui tel un cerf-volant partira dans le ciel mais ici en emportant celle ou celui qui le tient. C'est ainsi que ces jeunes araignées peuvent parcourir plusieurs kilomètres avant de retomber sur la terre ferme près de l'endroit où ils batiront leurs toiles, d'année en année, d'envol en envol, les épeires gagnent par ce moyen de nouveaux territoires.

21 août Construction de sa toile par une jeune épeire      
 

Ce matin sans le vouloir j'ai détruit la toile d'une araignée, en déplaçant la balancelle. En repassant par là une heure après je l'ai vue en train de la reconstruire. Sur la première photo c'est invisible, à part un petit point là où est la bête.
Absolument fascinant. Il s'agit d'une épeyre, qui mesure environ 8 mm de diamètre. Je me plais à penser que c'est une de celles que j'ai vu à la naissance le 10 juin et je l'ai baptisée Georgette. Pas assez grosse pour me faire vraiment peur !

Je regrette de n'avoir pas vu tout de suite ce qui se passait. Il faut que j'assiste à la construction complète un jour. Il paraît que cela prend une heure.

 

La toile est pratiquement invisible. En me mettant de biais avec le noir de la fenêtre en arrière plan, j'ai pu compter les haubans.

Il y a en 32, sauf erreur, réparties en trois
groupes.


Georgette vue de près, et son emplacement.
 
Visualisation et mesures
des éléments de structure principaux.

Elle a dû juger que l'ancrage avec un seul fil n'était
pas suffisant, et elle a fait une patte d'oie.
On voit bien les deux franges tirées par les fils.